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7 mai 2011 6 07 /05 /mai /2011 17:43

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Nous serons aux stands 425-427  (extrème sud-ouest sur ce plan), un double stand financé par le Conseil Régional de Loraine.

Un grand merci

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7 mai 2011 6 07 /05 /mai /2011 17:30

29 MDLP Affiche logos petit-29049[1]

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7 mai 2011 6 07 /05 /mai /2011 17:21

Expo . La Villa Arson de Nice rend hommage au poète sonore français.

1303133506.jpg

un bel article de Brigitte Ollier

 sur :

 

http://next.liberation.fr/culture/01012332338-bernard-heidsieck-rappeur-avant-l-heure

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4 mai 2011 3 04 /05 /mai /2011 11:45

29_MDLP_Affiche_logos_petit-29049-1--copie-1.jpgNous serons au Marché de la Poésie Place Saint Sulpice à PARIS pendant le dernier week-end de mai

Des nouvelles vous seront données dans les jours prochains

29_MDLP_Affiche_logos_petit-29049-1-.jpg

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9 avril 2011 6 09 /04 /avril /2011 21:36

La MJC PIchon, de NANCY, accueille depuis plusieurs années les expositions de l'association "Goutte d'Afrique" dont Gertald Krebs est le principall animateur.

Autrefois collectionneur et expert en BD - il fut le rédacteur d'un fanzine nanceien, LE LORGNON -,  devenu aujourd'hui grand amateur et connaisseur d'Art africain, il a su, pour cette exposition thématique 2011 "LE MASQUE ET LES PLUMES" marier savamment ses deux passions.

 

 

 

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goutte d'afrique

 

 

 

goutte d'afrique illust

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pendant le discours de la Présidente de l'association,  Gerald Krebs (bras croisés au fond)

 

un très intéressant catalogue est offert aux visiteurs (dans la limite des stocks disponibles) ainsi qu'un cahier de coloriages

 

catalogue

Il a fallu beaucoup de connaissances, de savoir-faire ...et un stock impressionnant de BD pourt metttre en regard les masques et objets rituels avec les extraits des bandes dessinées souvent anciennes et introuvables. Jusqu'à un marché de plein air où on rencontre les Pieds Nickelés de Pellos vendant des objets africains pour touristes, dont l'incontournable statue du Président Giscard d'Estaing !

 

DSCN2859-copie-1

 

 

au centre, le KANAGA, masque Dogon

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1 avril 2011 5 01 /04 /avril /2011 09:57

 

Poétes québecoises en Lorraine

 

Nous avons donc eu la visite de deux grandes poètes québecoises pour ce Printemps des Poètes 2011. Placée sous le signe d' « infinis paysages », cette manifestation avait réellement pour nous un parfum d'ailleurs.

Denise Desautels ( à Nancy le 22 mars) et Nicole Brossard (à Epinal le 28 mars) ont eu la chance de voir nos deux capitales lorraines sous un jour des plus favorables : il faisait un magnifique soleil. Pour l'une et l'autre, la place Stanislas brilla des mille feux de ses portes d'or. Un détour par le Musée lorrain – Jacques Callot, Georges de la Tour- et une promenade dans la vieille ville, juste pour donner à l'une et à l'autre l'envie de venir nous revoir. L'hébergement se fit à la maison d'Allain, ferme lorrraine typique d'un village rue, qui retint leur curiosité.

La Lorraine avait mis ses habits de printemps : assez pour leur faire regretter le retour dans un Montréal encore assiégé par l'hiver.

 

 

 

Poètes contemporaines de langue française – nous avons discuté longuement des terminologies, entre littérature française, littérature de langue française, littérature francophone etc.-, Denise Desautels et Nicole Brossard ont ceci de commun (hum?) qu'elles proposent toutes deux une poésie exigeante sans être hermétique, et toujours diverse dans son (ses?) écriture.

 

Au Forum de l'IRTS de Lorraine à Nancy, Denise Desautels a proposé une lecture d'un choix de textes. Inspirés d'épreuves personnelles et marqués par une mélancolie qui fait suite à des décès proches, ou écrits à la suite de visites d'expositions et d'ateliers d'artistes plasticiens – et alors marqués des interrogations qu'amènent, par exemple, les installations d'objets -, les extraits gagnent à cette lecture précise, presque incisive, de l'auteur. Le léger accent québecois, la voix de l'auteur marquent ainsi, par leur «présence», les prochaines lectures d'une oeuvre particulière, abondante mais aussi singulière pas ses approches.

Assurément une « grande dame » de la poésie québecoise, et une oeuvre importante de « littérature de langue française ».

 

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Au Lycée Louis Lapicque d'Epinal, le partenaire des « Amis de la Poésie » depuis près de 15 ans dans le cadre du Printemps des Poètes, Nicole Brossard a rencontré plusieurs classes de Lettres pour des lectures : celle des lycéens et lycéennes (je suis attentif !)– merci à la classe de Veronique Bart pour sa lecture à plusieurs voix d'un texte de la poète - et celle de Nicole Brossard. Extraits de poésies et de romans – avec des passage bissés et repris !-, qu'elle présente et commente de façon passionnée – on se retouve aux lendemains de « Maria Chapdelaine, quand les auteurs québecois « inventent » leur propre chemin littéraire – et passionnant : « révolution tranquille », émancipation féminine (et féministe), recueils de poésie et romans (un tous les 5 ans) marquent les étapes d'un vie toute entière consacrée à l'écriture et à l'affirmation des convictions. Une voix (voie?) littéraire et politique à la fois.

 

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La soirée au Marché Couvert d'Epinal – sur invitation des Services Culturels de la ville, merci à Bernard Visse et à Maud Ruez-Zaragoza – si elle n'attira pas, malheureusement, un auditoire nombreux – mais nous avions au moins la qualité !- permit à chacun d'approfondir la relation qu'entrtient Nicole Brossard avec la littérature, la poésie en particulier – et avec.. disons... «le monde ».

Il y a des personnes comme elle qu'on découvre avec bonheur, et qui nous permettent de ne pas désespérer : quelle énergie ! Quelle optimisme-malgré-tout !

 

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Deux soirées « au village » nous ont permis de la connaître un peu mieux : une femme vaillante, une « forte humaine » qui nous quitte pour repasser l'Atlantique et retrouver le froid, emportant avec elle l'un de nos projets « CARNAVALESQUES »  une revue-anthologie spéciale « poètes américaines de langue française des Amériques ».

 

Amies québecoise, bon retour au Pays et

 

merci pour tout !

 

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24 mars 2011 4 24 /03 /mars /2011 11:53

Le Forum de l'IRTS de Lorraine a donc accueilli, pour une soirée littéraire 100% québecoise la poète Denis Desautels et la romancière Michèle Plomer.

Soirée conviviale et chaleureuse où s'étaient associés le Forum de l'IRTS de Lorraine, les Amis de la Poésie - qui avaient invité Denise Desautels, prix Jean Arp 2010, dans le cadre du Printemps des Poètes - et l'association Lorraine-Québec - section lorraine de France-Québec- dont l'invitée, Michèle Plomer, présentait ses derniers romans dont "HKPQ", prix littéraire France-Québec 2010.

 

Le Forum de l'IRTS est un lieu de rencontres. Le thème du Printemps des Poètes  2011 est "Infinis paysages".  Les invitées de la soirée des écrivaines québécoises.

L'addition était simple.

Des paysages intérieurs de Denise Desautels qui alimentent une poésie exigeante, toujours en recherche de sens, de sensation et d'écriture, aux récits de Michèle Plomer qui, du Québec (P Q pour  : Province Québec) à la Chine du Sud (H K pour : Hong Kong) nous emmène à la découverte d'une autre ville et d'un autre monde, ce sont des visions tout à fait différentes de ce qu'on entend par "Littérature" que l'on découvre à travers deux écrivaines, et deux démarches littéraires.

Poésie et récit, introspection et matière romanesque, les deux écrivaines se livrent  à travers une lecture de leur oeuvre et nous livrent les réflexions sur ce qui les amène à l'écriture  : une  nécessité de partager.

 

Un bien beau moment de rencontres qui se termine autour d'un " buffet campagnard" préparé par les membres de l'association Lorraine-Québec. Félicitations particulières aux pâtissières, dont la tarte à la mirabelle fut fort appréciée de nos visiteuses du Nouveau Monde.

 

                                            *****

HKPQ
Auteur(s): Michèle Plomer
Genre: Roman
Éditeur: Marchand de feuilles
Description de l'éditeur: Une jeune femme quitte subitement le Québec après la noyade d'un proche pour se retrouver à Hong Kong.
 
    L'ANGLE NOIR DE LA JOIE
  • mars 2011 à l'occasion de la remise du Prix de littérature francophone Jean Arp : L'angle noir de la joie, poésie, coédition Éditions Arfuyen (Paris) et Édition du Noroît (Montréal), 2011
  • Denise Desautels

    "Je fais partie de cette génération de poètes qui ont cru, qui parfois – oui, parfois – croient encore, ou plutôt ont besoin de continuer à croire que l'écriture peut changer le monde, le cours de la détresse humaine, de la souffrance, petite ou grande, mais d'abord de la pensée, des faits, du désir."

     

    Retrouvez la sur le site POEZIBAO

 

 

 

Michèle Plomer et Denise Desautels

 

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Degauche à droite:

Danièle Marche, présidente de l'association Les Amis de la Poésie, Michèle Plomer, Denise Desautels et Michel Schluck, président de l’association Lorraine-Québec

 

 

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24 mars 2011 4 24 /03 /mars /2011 11:48

Un article d'Alain Gnemmi

 

Anthologie de la poésie acadienne

de Serge Oatrice Thibodeau, éd. Perce-Neige 2009

 

Les éditions Perce-neige présentent 50 poètes du Nouveau-Brunswick et des provinces du Canada, qui composent les 350 000 francophones d’Acadie – sans oublier ceux de la diaspora installés aux Etats-Unis d’Amérique et en Europe. De nombreuses variantes du français se pratiquent dans cette province, de même qu’en Nouvelle-Ecosse. Le parler peut faire obstacle, différent du français québécois. La production littéraire des générations de l’Acadie permet, en quelque sorte, de voyager dans l’imaginaire et de squatter l’expérience vécue de cousins éloignés.

Dès le XIXe siècle, la poésie conserve en mémoire les revers de l’armée et de la flotte anglaises sur la falaise atlantique. Plus récente, l’œuvre en vers libre de Léonard Forest, Le pommier d’août, datée de 2001. Dans une langue directe, Léonard Forest, cinéaste précurseur, donne quelques clés de la parole communautaire. L’hiver « saison d’un peuple qui sait l’hiver » pousse au retranchement en province, dans l’échange d’une intériorité commune. Les ancêtres doivent avoir leur place près des vivants. Les vents du large, favorables aux voyages, soutiennent « les attentes (des) chansons d’hier ».

 

 Après-guerre.

Annick Perot-Bishop évoque Terre-Neuve du Labrador et le pianiste Glenn Gould. Raymond Guy Leblanc, le père de la poésie acadienne contemporaine avec Archives de la présence, dénonce la résignation devant la rigidité sociale et considère la religiosité comme une impasse identitaire, Ce qu’il appelle « un cri de terre » est repris par Gérard Leblanc. Ce dernier, un des fondateurs des éditions Perce-neige dans les années 90, revendique son statut de « chiac », hybride franco-anglais. Il entraîne la génération urbaine itinérante entre Moncton et New York. Parolier de musique rock, amateur de Rimbaud et de Bob Dylan, proche du milieu artistique, il rêve des villes lointaines du monde, « au volant de ma machine à écrire », en écoutant la radio. Entre chômage et mescaline, Gérard Leblanc déclare que « la ville est une conséquence extrême de mon désir », et retient dans la poésie la possibilité d’évasion : « nous emporterons dans la langue / les mots ramassés en chemin / nous poserons les mots d’ici / sur tout ce que nous toucherons », « nous parlons comme des anges en transit ».

 

Un sentiment antireligieux inspire les poèmes d’Herménégilde Chiasson et de Hélène Herbec, tous deux de la même génération. Un peu plus jeune, la poétesse Dyane Léger avec un titre évocateur, Comme un boxeur dans une cathédrale (1996) :

 

« Vivre. Ecrire.

Faire le point. Poursuivre.

Tout détruire pour tout recommencer

Parce que rendue là où j’en suis

Je n’aime plus tellement l’histoire anyway ».

 

L’ambiguïté linguistique de l’Acadien est au cœur du débat dans Les cent

lignes de notre américanité signé par France Daigle, romancière :

 

« Ecriture et américanité, ou

terre maternelle langue maternelle, ou

les cent lignes de notre américanité, ou

It’s not easy bein green

… Vivre sur le bord de l’assimilation (voir précipice, falaise)

comme d’autres la folie dangereuse (la corde raide)

la qualité indiscutable de nos palpitations

tous les funambules ne sont pas pitoyables ou malheureux

tout de même. »

 

 

Beaucoup de poèmes qui conservent la spontanéité d’un premier jet, élaborent leur prise de parole sous l’impulsion rythmique du moment, après avoir choisi un interlocuteur et ébauché une bilan autobiographique, chez Jean-Philippe Raîche, préfacier de l’anthologie, quadragénaire résidant à Paris, poète, (« Je vous écris du bout du monde/ tous ces naufrages qui appellent / ce qu’il reste du jour / ce que nous ne pourrons plus nommer »), ou chez Eric Cormier, scénariste de cinéma, auteur de Coda (2003), (« je suis devenu / une terrasse / en pleine pluie de mai / pendant la canicule de juin/ où les gens s’approchent pour jaser / ne sachant pas que je garde tout d’eux »).

La poésie contemporaine a adopté la performance, ou monologue d’effets acoustiques, qui est le contraire du lyrisme ; un genre par définition extraverti, en osmose avec le public. C’est un procès de la poésie écrite et des ressources imagières, une dépossession de l’intériorité. Les poètes acadiens sont liés aux métiers du spectacle, de la télévision et de la radio, acteurs, paroliers et interprètes de chanson. L’humour n’est pas absent des recueils de Paul Bossé, acteur de théâtre, scénariste de cinéma, dans Un cendrier plein d’ancêtres (2001), « Mes ancêtres / communiquent avec mes os / en tapant T-G-A-C / sur mon code génétique… assez devient / encens / encens devient / cendrier /… Dans les cendres / de mon avenir / les ingrédients / moléculaires de ma recette… » .

L’anthologie est présentée par Serge Patrice Thibodeau, essayiste, directeur littéraire des éditions Perce-neige, poète. Au total, un ouvrage à chaudement recommander. Riche en talents prometteurs, même si aucun ne se préoccupe de construire une œuvre, de chausser les pantoufles de la théorie littéraire, et de se comparer - pour l’instant – aux grands poètes québécois, Gaston Miron, ou Paul-Marie Lapointe.

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24 mars 2011 4 24 /03 /mars /2011 11:36

 Un article d'Alain Gnemmi

 

 

L’Enigme du retour

 

Dany Laferrière, éd. Grasset

 

« Quand on débarque dans cette ville, située au bord d’une mer turquoise… on se demande combien de temps cela prendra pour tourner au cauchemar. »

 

Le retour au pays raconté comme un grand reportage dans un journal de presse et une autobiographie, avec des anecdotes emboîtées un grand nombre de personnages truculents (galeriste, chauffeur de taxii, caméraman filmant les Haïtiens depuis des années). La réussite de Dany Laferrière parvient à combiner plusieurs démarches qui transforment la prose en une disposition en strophes à la manière de Blaise Cendrars .

 

Entre le deuil de son père, Windsor Klébert Laferrière, ancien maire de Port-au-Prince, et son arrivée dans la ville natale, après 33 années d’expatriation. Dany Laferrière, journaliste, romancier, réussit un tour de force, dans un genre littéraire commercial où l’expérimentation est rare. Homme cultivé, amateur de peinture, il aime la poésie ; ses lectures, variées et anciennes, de Davertige à Aimé Césaire, et Apollinaire en particulier, nourrissent sa conversation avec un romancier, Gary Victor, et des artistes haïtiens de Saint-Soleil, Frankétienne, rencontré dans son atelier.

 

Le roman poétise et narre au quotidien les épisodes du retour, finalement plus supportable que le suicide – l’expatriation est une volonté de survivre. On disperse les souvenirs associes aux lieux violents où on a passé son enfance, dans une capitale peuplée de 2,5 millions d’habitants où « … tout se vit en direct / même la mort qui peut arriver / à tout moment ». Laferrière réagit à une réadaptation pénible, en provoquant les témoignages et enquêtes après la chute des Duvalier, fort d’une expérience acquise dans son métier de reporter. Il écrit sans cesse, visite sa mère en compagnie de sa sœur, interroge les disciples de son père – communisant d’un grand charisme - en leur apprenant la nouvelle de sa mort, prend le temps, en courts chapitres, d’observer et de rédiger ses impressions.

 

Dans la région de Baradères, qui est le berceau familial, ses compatriotes paraissent un peuple étranger exclu de l’Etat-civil - et sans doute, non imposable. Laferrière, en ethnologue, relativise la place de l’administration dans le chaos national et donne un éclairage nouveau sur la dictature.

 

Près de lui, un exemplaire du chef-d’œuvre d’Aimé Césaire toujours à découvrir : il le parcourt pendant la sieste dans sa chambre d’hôtel de Pétionville où il a dû s’installer comme n’importe quel touriste. Relecture profitable. Mais sa condition d’apatride se passe de modèle. Laferrière possède une forte personnalité, convaincu de sa démarche, et n’est pas à la recherche de son image.

 

Dire qu’il s’agit d’un roman comme un autre serait réduire l’aspect documentaire de première main sur une île médiatisée depuis 2010. Plus qu’un récit coloré, construit en souvenir du père, il s’agit d’une redécouverte d’un « enfant du pays « sur des routes peu carrossables, où il s’expose. Certains trouveront des raisons d’admirer Laferrière, écrivain à succès, qui jouit d’un grand crédit auprès du public.

 

D’autres retiendront son moyen ingénieux de décomposer la phrase, de la régénérer dans des strophes orientant le regard vers une sorte de sagesse, et de donner concrètement la jouissance de l’instant présent.

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21 mars 2011 1 21 /03 /mars /2011 14:18

Je rappelle la soirée littéraire "québecoise" mardi  22 mars à partir de 18 h 30 au Forum de l'IRTS à Nancy

 

Pour ceux qui ne connaissent pas : taper avenue Pinchard et Nancy sur "carte Michelin" : vous êtes au Haut du Lièvre ;

Le Forum est tout au bout à l'Est de l'avenue ; tourner à droite rue Laurent Bonnevay et descendez vers le parking coté Est de la colline.

 

Rencontre avec Denise Desautels , poète

 

denise desautels P1000142

 

  et  Michèle Plomer, romancière

 

 

 

 

Pour rester sur le thème du Québec , un article d'Alain Gnemmi

 

 

Anthologie de la poésie acadienne

de Serge Oatrice Thibodeau, éd. Perce-Neige 2009

 

Les éditions Perce-neige présentent 50 poètes du Nouveau-Brunswick et des provinces du Canada, qui composent les 350 000 francophones d’Acadie – sans oublier ceux de la diaspora installés aux Etats-Unis d’Amérique et en Europe. De nombreuses variantes du français se pratiquent dans cette province, de même qu’en Nouvelle-Ecosse. Le parler peut faire obstacle, différent du français québécois. La production littéraire des générations de l’Acadie permet, en quelque sorte, de voyager dans l’imaginaire et de squatter l’expérience vécue de cousins éloignés.

Dès le XIXe siècle, la poésie conserve en mémoire les revers de l’armée et de la flotte anglaises sur la falaise atlantique. Plus récente, l’œuvre en vers libre de Léonard Forest, Le pommier d’août, datée de 2001. Dans une langue directe, Léonard Forest, cinéaste précurseur, donne quelques clés de la parole communautaire. L’hiver « saison d’un peuple qui sait l’hiver » pousse au retranchement en province, dans l’échange d’une intériorité commune. Les ancêtres doivent avoir leur place près des vivants. Les vents du large, favorables aux voyages, soutiennent « les attentes (des) chansons d’hier ».

 

 Après-guerre.

Annick Perot-Bishop évoque Terre-Neuve du Labrador et le pianiste Glenn Gould. Raymond Guy Leblanc, le père de la poésie acadienne contemporaine avec Archives de la présence, dénonce la résignation devant la rigidité sociale et considère la religiosité comme une impasse identitaire, Ce qu’il appelle « un cri de terre » est repris par Gérard Leblanc. Ce dernier, un des fondateurs des éditions Perce-neige dans les années 90, revendique son statut de « chiac », hybride franco-anglais. Il entraîne la génération urbaine itinérante entre Moncton et New York. Parolier de musique rock, amateur de Rimbaud et de Bob Dylan, proche du milieu artistique, il rêve des villes lointaines du monde, « au volant de ma machine à écrire », en écoutant la radio. Entre chômage et mescaline, Gérard Leblanc déclare que « la ville est une conséquence extrême de mon désir », et retient dans la poésie la possibilité d’évasion : « nous emporterons dans la langue / les mots ramassés en chemin / nous poserons les mots d’ici / sur tout ce que nous toucherons », « nous parlons comme des anges en transit ».

 

Un sentiment antireligieux inspire les poèmes d’Herménégilde Chiasson et de Hélène Herbec, tous deux de la même génération. Un peu plus jeune, la poétesse Dyane Léger avec un titre évocateur, Comme un boxeur dans une cathédrale (1996) :

 

« Vivre. Ecrire.

Faire le point. Poursuivre.

Tout détruire pour tout recommencer

Parce que rendue là où j’en suis

Je n’aime plus tellement l’histoire anyway ».

 

L’ambiguïté linguistique de l’Acadien est au cœur du débat dans Les cent

lignes de notre américanité signé par France Daigle, romancière :

 

« Ecriture et américanité, ou

terre maternelle langue maternelle, ou

les cent lignes de notre américanité, ou

It’s not easy bein green

… Vivre sur le bord de l’assimilation (voir précipice, falaise)

comme d’autres la folie dangereuse (la corde raide)

la qualité indiscutable de nos palpitations

tous les funambules ne sont pas pitoyables ou malheureux

tout de même. »

 

 

Beaucoup de poèmes qui conservent la spontanéité d’un premier jet, élaborent leur prise de parole sous l’impulsion rythmique du moment, après avoir choisi un interlocuteur et ébauché une bilan autobiographique, chez Jean-Philippe Raîche, préfacier de l’anthologie, quadragénaire résidant à Paris, poète, (« Je vous écris du bout du monde/ tous ces naufrages qui appellent / ce qu’il reste du jour / ce que nous ne pourrons plus nommer »), ou chez Eric Cormier, scénariste de cinéma, auteur de Coda (2003), (« je suis devenu / une terrasse / en pleine pluie de mai / pendant la canicule de juin/ où les gens s’approchent pour jaser / ne sachant pas que je garde tout d’eux »).

La poésie contemporaine a adopté la performance, ou monologue d’effets acoustiques, qui est le contraire du lyrisme ; un genre par définition extraverti, en osmose avec le public. C’est un procès de la poésie écrite et des ressources imagières, une dépossession de l’intériorité. Les poètes acadiens sont liés aux métiers du spectacle, de la télévision et de la radio, acteurs, paroliers et interprètes de chanson. L’humour n’est pas absent des recueils de Paul Bossé, acteur de théâtre, scénariste de cinéma, dans Un cendrier plein d’ancêtres (2001), « Mes ancêtres / communiquent avec mes os / en tapant T-G-A-C / sur mon code génétique… assez devient / encens / encens devient / cendrier /… Dans les cendres / de mon avenir / les ingrédients / moléculaires de ma recette… » .

L’anthologie est présentée par Serge Patrice Thibodeau, essayiste, directeur littéraire des éditions Perce-neige, poète. Au total, un ouvrage à chaudement recommander. Riche en talents prometteurs, même si aucun ne se préoccupe de construire une œuvre, de chausser les pantoufles de la théorie littéraire, et de se comparer - pour l’instant – aux grands poètes québécois, Gaston Miron, ou Paul-Marie Lapointe.

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