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13 juin 2013 4 13 /06 /juin /2013 21:09

Un article d'Alain GNEMMI paru dans CARNAVALESQUES 5 spécial "Voix des femmes des ameriques"

dont vous bne verrez pas la couverture faute de pouvoir l'enregistrer sur ce blog paralysé depuis janvier 2013

                                                                                      *****      

De Suzanne au bain....

 

 

Professeur de lettres classiques et féministe, Suzanne Dracius s’est d’abord imposée comme romancière avant d’assurer sa grande liberté d’esprit – et de ton - dans la poésie où paradoxalement, elle renoue avec l’inspiration caustique des satiristes de l’Antiquité. Elle peut se reconnaître dans le personnage biblique de Suzanne au bain surprise par les deux vieillards ou dans Pandora envoyée par Zeus aux hommes pour punir Prométhée qui avait dérobé le feu de l’Olympe. Tous les maux de l’humanité sont exposés à son regard comme à celui de Pandora dans le poème intitulé « l’entrebâillement de la porte » ; notamment l’esclavage de la Traite évoqué à propos du toponyme de son quartier, Pointes Nègres. Elle est aussi sensible devant la désolation d’un jeune banlieusard sous sa capuche en train d’inhaler son Vicks Vaporub dans les terrains vagues du « neuf cube » (le 93).
Sans jamais renier sa « gésine urbaine » à Fort-de-France, Suzanne Dracius parvient à donner un habillage antique à son décor antillais, ou – inversement - à retrouver dans la réalité foyalaise un enseignement profond de la sagesse ou de la misère humaine. – Ce qu’elle appelle  « le changement inchangé » « où être pareillement mélangé /
Hic et nunc se met à faire sens ».
Par le biais de néologismes, d’anachronismes, de jeux sur la langue – sur le créole parfois -, elle parvient à « écrire le monde à partir de /son/ dédale de venelles » et à concilier les références mythologiques, les grands moments de l’histoire de la Martinique (le rôle d’Amédée Knight après l’éruption de la Montage pelée), et à les enchâsser dans son vécu personnel, dans des airs de chanson (« Aux horizons du sud »), dans son humeur fantaisiste et provocante, dans sa revendication de « calazaza gréco-latine ».
Son déploiement de rhétorique rappelle l’éloquence d’Aimé Césaire ou le sens de la formule lapidaire de Frantz Fanon, autre Martiniquais, qui se méfiait du mouvement de la négritude, bien qu’élève au lycée où Césaire enseignait. Le lyrisme savant de Suzanne Dracius vient prendre la relève après la prose d’Edouard Glissant pour attester -  ce que chacun sait ou devrait savoir – l’importante contribution des écrivains martiniquais dans la littérature française depuis près d’un siècle.
Mais, depuis Césaire et Glissant, les humeurs - et les  affinités  de « formes » - de la poésie contemporaine varient et se confondent avec l’emprise de la prose et des modalités narratives. L’écriture de Suzanne Dracius qui associe volontiers succulence des mets et succulence des mots  dans « la fête des saveurs métisses » - ne s’encombre pas de la facture des poèmes à forme fixe. Elle choisit un récit, le subvertit dans le registre grotesque ou « bigarré »,  utilise le focalisation d’un personnage – ce qu’on peut appeler aussi la prosopopée. La technique de la narration homérique est sans cesse transgressée, ironiquement transgressée par elle, on le voit dans « Nègzagonale » l’arrivée d’une Euroblack à l’aéroport du Lamentin, autant que dans « Aux cendres de Sandra », poème dans lequel se cristallise l’absurdité de la violence sociale en Martinique à travers le comportement d’un jeune homme amoureux qui finit, devant une station service, par brûler l’automobile offerte à sa petite amie Sandra.

 

L’anecdote prosaïque est secondaire comparé à la langue émaillée d’incises latines et créoles qui, dans le contexte antillais, caractérise la démarche « carnavalesque ».
 
Plus que d’autres Martiniquais obstinément tournés vers la métropole, Suzanne Dracius est consciente d’habiter dans un département linguistiquement exposé et s’adresse aux lecteurs voisins peuplant les Amériques : elle leur propose une version de ses poèmes en espagnol et en anglais, mettant ainsi un soin particulier à ce travail de traduction – une réécriture formatrice  pour tous les poètes, de l’avis  même de la québécoise Nicole Brossard.
La francophonie existe dans cet intervalle périlleux entre plusieurs zones de cultures et de langues dominantes.
 

                                                                      ****

                                                                                              ....à l'enlèvement des Chabines ?

 

                                                                         ****

biographie

Suzanne Dracius est née à Fort-de-France, en Martinique où elle a passé son enfance entre ses Terres-Sainville natales et les hauteurs de Balata, puis s'est installée à Sceaux, en France hexagonale. 

Professeur de Lettres Classiques, après des études à la Sorbonne, elle exerça d'abord à Paris. Depuis son retour à la Martinique en 1982, elle vit à Fort-de-France où elle a entrepris, en Lettres et Civilisation Caribéennes, une recherche sur les villes de Saint-Pierre et Pompéi.

Elle a enseigné à l'Université des Antilles-Guyane (Campus de Schoelcher) jusqu'en 1996 et aux États-Unis à l'Université de Géorgie et à l'Université de l'Ohioen tant que visiting professor.A Fort-de-Francelle a entrepris, en Lettres et Civilisation Caribéennes, une recherche sur les villes de Saint-Pierre et Pompéi.

Suzanne Dracius se définit comme « une métisse de blanc et de noir à la peau et aux cheveux clairs », une « kalazaza » en langue créole. Revendiquant ses ancêtres africains, européens, indiens, caraïbes et chinois, elle a fait de la lutte contre toute espèce de discrimination - raciale, sexuelle ou sociale - l’enjeu et la matière de son écriture.

Poète, romancière, dramaturge, elle se consacre aujourd'hui à la littérature.

 

  

Désolés pour la photo : une riche galerie de portraits sur internet                                                                        ****

bibliographie :

Outre des romans, Suzanne Dracius est l'auteur de plusieurs recueils :

 

 

Poésie - Negzagonal et Moun le Sid (version créole et version française), éditions de Traditions et Parlers populaires de Wallonie-Bruxelles, MicRomania (coll.) n° 3, 1992 ; n° 5, 1993. - Exquise déréliction métisse, éditions Desnel, 2008.
ouvrages collectifs - Hurricane, cris d’Insulaires, éditions Desnel, 2005, Prix Fètkann Mémoire du Sud/mémoire de l’humanité. - Prosopopées urbaines, éditions Desnel, 2006. - Pour Haïti, éditions Desnel, 2010.

                                                                           *****

extraits

 

 

De sueurs, de sida et de sang

 

 

 

À mon ami Jamie, exquis « béké a priori »

 

 

 

Il semble que tes doigts aient cessé d’exister,

il semble que tes pieds soient exténués de t’avoir à charge.

Tes membres sont des rats morts

à l’inerte agressivité jetée à la figure,

des rats morts enragés d’insupportable douleur.

Les sueurs de nuit ne sont guère douces, pas de sucre dans ton sang,

seulement cette fleur virulente qui pollénise ton corps,

viral génome parasite qui tente de polluer ton corps

de son protéique poison violent et lent.

 

Il semble que tes droits n'existent pas,

il semble que tes droits n’aient jamais existé

dans la déréliction d’un inique système de santé.

On te jette tes non-droits à la face comme des rats morts au visage,

des rats morts enragés d’intolérable outrage.

On te les jette en pleine face, nanométriques

tels le diamètre du virus qui veut à tout prix vivre en toi.

Compacte, pour protéger son acide nucléique

au fallacieux nom de capside,

plus forte est sa structure de protection à lui

que ne l’est ta structure de protection sociale à toi

contre les machinations qui s’efforcent de t’affaiblir,

qui se tuent à utiliser ta machinerie cellulaire,

te détruisant de l’intérieur.

À toutes lentivirinae scandons avec virulence :

« Vade retro, satané rétrovirus ! » 

 

 

                                                    
 


 

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24 janvier 2013 4 24 /01 /janvier /2013 17:46

DSCN4040

Je reprends la rédaction de ce blog après pas mal de difficultés, notamment l'impossibilité d'ajouter une quelqconque photo. Cela semble devoir s'arranger.

 

En attendant, j'avais commencé à créer un second blg, une nouvelle adresse etc

Mais apparemment cela venait de l'hébergeur en peines modifications.

 

Puis j'ai modifié mon contrat avec Orange, d'où des difficultés nouvelles avec les artefacts liés au téléphone

Je reprends le collier en espérant que tout va fonctionner.

 

Pour l'occasion je me suis fendu d'un texte personnel, lié à la fois à l'actualité (crise bancaire), aux situations kafkaiennes que nous connaissons, et bien sûr, à la Poésie d'aujourd'hui....et j'esssaierai d'ajouter une photo.?)

 

(J'ai lu qu'Alphonse Allais était entré dans les anthologies de poésie..pourquoi  pas

 

titre  : Aventureuses actions

 

 

À la manière d'Alphonse Allais :

 

Aventureuses actions

 

 

 

Je me trouvais la semaine dernière avec mon bon ami le Capitaine Rap au « Café du belvédère » de Portencieux (Calvados), un établissement qui, comme son nom ne l'indique pas -et le pourrait-il?- n'est pas au bord de la mer, ni d'un quelconque cours d'eau, mais juste en face de la gare où j'ai pris l'habitude, une fois n'est pas coutume, de poster les articles qui font la joie des connaisseurs du « Petit Parisien », journal à un sou, ou peu s'en faut, et dont je recommande la lecture et l'achat. N'ayez pas scrupule, pour tout abonnement, à vous recommander de l'auteur de cet article : je reçois 10 %. Parfois.

 

Nous discutions , mon ami et moi, de choses et d'autres, ce qui est en général le cas lorsque nous nous rencontrons au retour de l'un de ces voyages qui ont fait son succès dans la bonne société parisienne, et dans quelques bars portuaires de Lisbonne à Caracas où le bon Capitaine Rap a ses habitudes et de vieilles connaissances dont il apprécie la jeunesse.

 

Nous sirotions une absinthe tout en dissertant sur le retour de pratiques bistrotières issues du XIXème siècle. L'époque est à la nostalgie : Alphonse Allais n'est-il pas devenu l'un des poètes du rire du Printemps des Poètes 2009, ce qui l'aurait bien fait marrer.

 

Fut-ce le changement de la direction du vent, ou l'augmentation de l'intensité des voix, toujours est-il que le Capitaine Rap et moi tendîmes l'oreille - chacun la nôtre, cela va de soi, comme dirait le Bombyx du mûrier - pour surprendre la conversation de nos deux voisins de terrasse.

 

C'étaient deux bourgeois bien mis, comme vous et moi, quoique vous..., mais simplement, plutôt sur leur 29 que sur leur 31, encore que (me fait signe le Capitaine Rap, dont je balaie d'un geste la dénégation, je saurai plus tard qu'en fait, il éloignait une guêpe malencontreusement posée sur son nez) qui discutaient, d'une voix assez forte pour que nous ayons pu suivre toute la conversation, des fluctuations imprévisibles de la Bourse et de certains (aventureux) placements avantageux. Le plus rond était un banquier, je l'aurais parié, j'ai le flair pour ces choses là, ou un sénateur (quand j'ai le rhume des foins). Le second paraissait être un client et ami, le tutoiement étant un critère de proximité intime, il ne me viendrait pas à l'idée de tutoyer mon banquier, ce vieux salopard.

 

Je vais essayer de retranscrire la conversation surprise en cette fin d'après-midi, souhaitant que « le Petit Parisien » m'achète fort cher ce texte : ce sera la première fois qu'un banquier m'aura rapporté trois sous.

Le banquier :

«  Mais non, mon cher, n'en fais rien, joue donc sur le long terme, attends donc..

Le client :

«  Mais moi, je veux bien attendre et ne pas vendre! Mais c'est toi-même, mon cher ami, qui me menace...

Le b. ( j'abrège, bien que ce ne soit pas de mon intérêt, étant payé au mot ou à la ligne, tout dépend de l'humeur de Vidal, le cochon qui décide de m'octroyer quelques subsides en échange de ma prose):

« Mais non,ce n'est pas moi, c'est la Banque! bien sûr, tu as quelques découverts, mais les agios mensuels, que je t'accorde volontiers, te permettent d'attendre une meilleure tenue du marché. Tes actions...

Le c. ( Mais s'il me paie à la ligne cette fois, j'y regagne, parce que les dialogues directs sont bien plus gratifiants que la prose habituelle, où je vais rarement à la ligne):

«  Les actions que tu m'as conseillé d'acheter! Toutes à la baisse, une vraie Bérésina! Et pendant ce temps-là, mes emprunts courent, sur les parts que j'ai prise dans ta société immobilière...

Le b.: Mais tout le monde est dans ce cas!

Le c. : «  Tu parles d'une consolation!Après la Bérésina boursière, le Titanic! Nous coulerons donc ensemble?

Le B. : Bien sûr que non! Il faudra bien qu'un jour les gens se logent, achètent des appartements : on les vendra plus chers, c'est tout, aussitôt que les taux d'intérêts baisseront...Tiens, tu veux que je te dise, j'ai quelque chose à te proposer...approche-toi...

Le c.(qui tend le cou vers son vis à vis) : ...

 

Là, je suis obligé de reconnaître que j'ai reconstitué la suite du dialogue à partir de quelques bribes entrentendues, et des ajouts (éclairés) du Capitaine Rap, très versés dans les manipulations bancaires, ne fut-il pas marin au long cours pour la célèbre flotte luxembourgeoise.

 

Le b.: « Tu as entendu parler des actions pourries, ces trous noirs de la Bourse entretenus savamment par les banques de Paradis fiscaux?

Le c : « Vaguement, je dois dire que ce n'est pas très clair

Le b. / «  C'est exprès...mais pour nous, les banquiers....Voilà, j'ai un lot d'actions pourries à larguer, on a des primes pour ça, on essaie de les renoyer dans d'autres paquets...Il me faut un ou deux gogos...

Le c. » « Et tu comptes sur moi, un vieux copains d'école,? Ben, mon salaud!

Le b. : (il l'aggrippe par le bras) «  Reste là un moment : on se partage la prime, je te fais sauter tes agios, j'appuie sur un bouton et hop, effacés, les agios!..

Le c. «  Tu peux faire ça, hop?

Le b. «  Mais je fais ça tous les jours...pour les bons clients. Toi, je peux pas, t'es un copain, mais là, promis, je le fais...et les risques sont limités: dans le paquet d'actions, il y a, tiens toi bien , une valeur sûre, du culturel, un truc qui se dévalorise pas, même si ça ne rapporte pas grand chose, écoute bien... »

 

Et là, je vous jure que j'ai bien entendu, d'ailleurs le Capitaine Rap vous le confirmera au retour de son prochain voyage (il a couru à la minute même à la gare pour prendre le train pour les Bermudes).

Le b. (je reprends) : »...pas grand chose, écoute bien, c'est un paquet de Poésie-Action... »

 

Je n'ai pas entendu la suite, j'ai suivi le Capitaine Rap, de loin, il était déjà sur le quai, je l'ai rattrapé -le prochain train ne partait que trois heures plus tard :

«  Tu as entendu ? »

Il avait entendu : il me regarda d'un air désolé:

« Ces banquiers, pendant la crise, ils vendraient n'importe quoi! »

 

                                                                                                         ****

photo : travail de l'atelier de Veronique Bart au Lycée Louis Lpicque d'Epinal

 

 

 

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14 novembre 2012 3 14 /11 /novembre /2012 16:50

Dédicaces  :

 


 17 nov  de 17 à 20 h : Jacqueline Persini-Panorias pour TARD JE T'AI RECONNUE

 


18 nov de 16 à 18 h : Danièle Corre pour ses précédents recueils et pour ROUTES QUE RIEN N'EFFACE et Où parle doucement l'âme des morts (en présence de l'illustrateur)


18 nov de 16 à 18 h  : Bernard Fournier pour MARCHES III


17 et 18 nov de 15 à 18 h : Brigitte Cottaz pour son premier recueil FUGUES


 

Nous recevrons les visites de Patricia Castex-Menier et Pierre Drogi (horaires indéterminés)

 

 

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30 septembre 2012 7 30 /09 /septembre /2012 21:55

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Notre ami Alain Mabanckou, en grande conversation avec Danièle, présentait cette année un "policier"* ,  et un livre pour enfants "Ma soeur Etoile ", adaptation de son livre "Damin j'aurai 20 ans"

 

 

TAIS-TOI ET MEURS, Éditions La Branche. Parution septembre 2012

Quittant le Congo, Julien Makambo arrive en France sous le nom de José Montfort. Il est accueilli à Paris par Pedro, figure de proue du milieu congolais de la capitale. Sapeur à la pointe des tendances et «homme d'affaires» au bras long, Pedro prend Julien sous son aile et l'initie au monde des combines souterraines. Les affaires tournent, Julien a la vie belle et festive... jusqu'à ce vendredi 13 maudit, où il se retrouve malgré lui mêlé à la défenestration d'une jeune femme. En prison, il écrit son histoire, celle d'un jeune homme confronté à son destin : Makambo en lingala signifie «les ennuis».
Et face aux ennuis, une règle d'or règne ici en maître: Tais-toi et meurs.

 

extrait du site de l'auteur www.alainmabanckou.net

 

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30 septembre 2012 7 30 /09 /septembre /2012 21:44

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Françoise et André Rossinot, maire de Nancy, accompagnés d'Amélie Nothomb, sont venus nous rendre visite

 

 

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Ci dessous, au centre de la photo, mme Françoise Rossinot, Commissaire général du « Livre sur la Place »  nous fait partager sa passion de la littérature.

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17 septembre 2012 1 17 /09 /septembre /2012 22:43

vendredi

nous avons eu la visite des personnalités et responsables de ce salon du livre
cidessous, Jean Bernard Doumène au centre 

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    ci dessous :
Au centre Dominique Pottier et tout à fait à droite, Aurélie Filippetti
 

 

la tournée des personnalités ; ci-dessous, Jean Bernard (estimé libraire de l'Autre Rive), à sa droite Françoise Rossinot
au fond au centre, Dominique Potier, député du Toulois avec à droite Amélie Nothomb (coiffée d'un chapeau)
 
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17 septembre 2012 1 17 /09 /septembre /2012 22:35

 

jeudi DSCN5313

 

 

 

 

 La grande nef est vide

Arrivée depuis la Belgique, la conservatrice et éditrice de la fondation  Maurice Carème, toujours là

 

 

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6 septembre 2012 4 06 /09 /septembre /2012 10:11

 

Danièle CORRE : Routes que rien n'efface
  Editions Aspect
La parole n'est plus close pour Danièle Corre. Elle nous livre son poème avec une rare maîtrise et va au plus juste de son écriture. Elle tend à retrouver, toujours, sa mémoire d'enfance et lutte contre «  les heures pressantes, halètements de course... ». Danièle Corre n'est pas pressée. Elle regarde avec « l'obstination de l'enfance » chaque instant de vie, écoute avec l'attention originelle le vol de l'oiseau et reçoit avec ferveur « le paysage comme un cadeau ».
La voilà rendue sur «  ces routes que rien n'efface », sur ces chemins empruntés çà et là au cours d'une destinée comportant des aventures heureuses et moins heureuses et qui ont forgé une existence et une œuvre poétique entremêlées de sentiments, de battements, de révoltes, de répits.
«  Ivre de vie, tu vas », écrit-elle et avec elle nous avançons sur ces routes «  dans l'oubli provisoire des longues / et profondes griffures / des herses sur ta peau », avec elle nous préférons la lumière, le ciel, la mer, le vent, les prés, ce monde si encombré d'éléments divers, positifs et négatifs mais qui, par chance, se crée et se recrée dans le beau poème de Danièle Corre.
Monique W. LABIDOIRE ( à paraître dans le N° 80 de Poésie sur Seine )
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6 septembre 2012 4 06 /09 /septembre /2012 10:07

 

Danièle CORRE
ROUTES QUE RIEN N'EFFACE
Editions Aspect, 2012, 100 pages, 16 Euros.
On respire, bien au-delà des poumons, dans ce livre qui nous RECUEILLE ( la langue française a de ces rapprochements...) au creux de ses mots et de ses silences. On ferme les yeux : on boit la poésie cristalline de Danièle Corre, qui nous parle de la résonance du monde sur le seuil.
Clarté des sources, fraîcheur des herbes, senteurs du vent...Mais voilà, cette célébration ne supporte ni mièvrerie ni grandiloquence. Alors écoutez :
«  Les monstres de la nuit / tendent leur échine / pour une caresse / qui ne les oublie pas/
dans le travail des mains / à façonner le jour ».
Jouir des matins premiers, de la confiance des corps et des gestes. Apprendre à orchestrer ces mille voyages qui nous ramènent au port et nous font repartir au rythme régulier et frémissant de nos marées intimes.
Ici les phrases sont offrandes telluriques, lèvres ourlées des gâteaux de l'enfance, pieds ancrés dans le terreau des consentements, cœur aux aguets du signe. Danièle Corre évoque ( invoque?) les « femmes des acceptations // qui m'offrent nuits rebelles / et quête avide / du sens » .
Oui, acceptation et quête peuvent chevaucher de conserve, c'est même là sans doute le chemin dont parle tout poète qui se veut tel.
Mais en ce chemin, dit-elle, demeurons perpétuellement guetteurs en vigilance :
«  Un mot peut vous jeter
hors du nid de l'instant ».
Et gardons-nous d'oublier «  ce qui a conduit là/ tout couturé d'écorchures / mains agrippées / à des falaises de silence » ; souvenons-nous que «  sans cesse il faut rebâtir » et qu' « il est des déchirements / qui n'en finissent pas / de creuser des abîmes ». Caressons les mots, mais n'en faisons pas nos maîtres. Ainsi demeurera la soif. Une soif revigorante et non dévorante qui accueille toute source en cadeau et non comme un dû ( « Sais-tu que je suis là / à ne rien attendre »).
Tombée dans le gouffre, Danièle Corre a « apprivoisé la paroi »( selon la belle expression de Guillevic). Roulée par le torrent, elle a tendu les bras au fleuve. Et la voici «  pieds nus / dans la merveille / de vivre ». Il ne nous reste qu'à la suivre sur ce chemin de clarté dont elle sait, mieux que quiconque, que l'ombre est genèse.
Jean-Louis BERNARD
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23 août 2012 4 23 /08 /août /2012 15:40

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